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Être malade de la thyroïde

  • maitenahary64
  • 11 mars 2020
  • 5 min de lecture

La thyroïde, on ne s’en soucie pas vraiment tant que l’on est pas touché par une hypothyroïdie ou une hyperthyroïdie.

C’est pourtant une glande (elle est située dans le cou) qui contrôle énormément de fonctions vitales, et quand ça déconne, ben ça déconne sur plein de plans !


Pour moi, j’ai eu la chance d’être diagnostiquée très tôt. Il faut savoir que bien souvent les affections de la thyroïde sont héréditaires. Donc si des personnes de votre entourage familial en souffrent, il est peut-être pertinent d’aller vérifier que vous-même vous n’êtes pas touché. Pour ma part, c’est le cas, ce qui a permis de poser rapidement un diagnostic.


Personne ne parle vraiment de la thyroïde, alors on se dit qu’avoir une maladie thyroïdienne ce n’est pas grave en soi. La littérature à ce sujet est peu importante, même si on note quand même une augmentation des parutions à ce sujet.

Mais au fil des années, des errances médicales, des symptômes, je peux vous dire que mon avis sur la question a vraiment changé !

Pour ma part, le diagnostic est tombé il y a une dizaine d’années. Très fatiguée, mon médecin traitant a décidé de me prescrire des analyses pour 2 maladies : celle de Lyme et celle de la thyroïde.

Une prise de sang plus tard, le verdict tombe : hypothyroïdie. Et donc traitement qui va bien pour limiter les effets de la maladie en supplémentant mon corps via le traitement. Au départ, il faut faire des analyses de sang tous les 15 jours pour voir comment le corps réagit à ce traitement. Pour moi qui déteste les prises de sang et manque tourner de l’œil à chaque fois, imaginez bien le calvaire d’aller au labo. Et pour les infirmières de me voir devenir blanche à chaque fois !


Rapidement, les analyses sont dans la norme, donc pour le corps médical, tout va bien …

Ou pas ! j’ai donc droit d’aller consulter un endocrinologue (c’est un spécialiste des maladies de la thyroïde) pour essayer de comprendre pourquoi malgré les analyses dans les normes, je suis fatiguée. Au bout de 2-3 consultations et parce que je me plains à chaque fois de ma fatigue, cet endocrinologue me livre son analyse : vous êtes dépressive … Ah la dépression, tellement pratique pour justifier de tous les maux qu’on ne peut pas expliquer ! j’ai donc droit à une augmentation de mon dosage pour diminuer ma fatigue. Je reste perplexe sur la solution apportée et j’ai bien raison. En même pas 15 jours, je me retrouve chez mon médecin traitant pour tachycardie. Les analyses sont sans appel, je suis maintenant en hyperthyroïdie ! arrêt du traitement une journée, avec des symptômes de manque (genre un drogué qui n’a pas eu sa dose je suppose) mais nécessaire pour refaire baisser les taux. Je reprends donc ensuite mon ancien dosage et ne retourne bien entendu pas revoir cet endocrinologue.


Vient alors le changement de formule du médicament, et comme des milliers de patients et malgré ce que veulent bien dire les autorités sanitaires, des symptômes très sympathiques font leur apparition. Je teste donc un second traitement, mais le test n’est pas vraiment concluant. On me prescrit donc un troisième traitement, surement le moins pire !

Malgré tout, en ce qui me concerne, l’hypothyroïdie a changé ma vie. Alors certes, ce n’est pas le cancer me direz-vous, mais chacun voit midi à sa porte …

Double peine, l’hypothyroïdie n’est pas une maladie qui se voit. Alors si vous ne faites pas la démarche d’expliquer certaines choses à votre entourage, votre comportement peut parfois être une énigme !

En effet, l’hypothyroïdie peut avoir les mêmes effets que la dépression. Je suis capable d’être au taquet, de bonne humeur à un moment et être au bord des larmes une heure après, sans explication no motif particulier. C’est assez déstabilisant au départ, et finalement j’apprends à faire avec parce que je sais que c’est la maladie qui veut ça. Je peux donc avoir des réactions très bizarres, à être d’un coup énervée pour rien …

Le poids est aussi une variable de cette maladie. Certains prennent beaucoup de poids, et d’autres comme moi en perdent et n’en prennent pas, malgré un régime au chocolat important chez moi. Je ne suis pas sûre que ce soit un avantage, mais cela fait partie des effets de la maladie.


Mais pour ma part les troubles les plus importants concernent les pertes de mémoire et les difficultés de concentration. Je vous laisse imaginer les conséquences pratiques au quotidien, et en particulier dans le cadre de ma reprise d’études, quand au bout de 5 minutes je suis capable d’avoir oublié ce qu’on a pu me dire !

Cela ne veut pas dire que je n’écoute pas, mais juste que je n’enregistre pas les informations. Alors que personne ne se vexe si je fais répéter les choses, c’est juste que ça n’a pas imprimé dans mon cerveau. Donc au quotidien je note tout pour essayer d’oublier le moins de choses possibles.

Niveau concentration, c’est aussi une lutte quotidienne pour empêcher mon cerveau de prendre la clé des champs lol Je lâche assez vite malgré ma volonté, et ça devient fatiguant pour moi de rester vraiment centrée sur la tâche à accomplir.

J’ai également des épisodes de baisses de tension, qui me laissent complètement rincée. Là aussi, il faut apprendre à gérer et prendre parfois sur soi quand on est littéralement (presque !) à 2 de tension…


Et même si je suis épuisée, je pourrais faire un procès au marchand de sable ! les insomnies sont en effet un autre des effets secondaires de la maladie parmi les plus désagréables. Donc adieu les nuits de bébé, c’est au petit bonheur la chance. Je peux très bien dormir quelques jours, et très mal dormir ensuite sur une certaine période, sans raison apparente.

Malgré tout, il ne faut pas s’empêcher d’avoir des projets en se disant que la maladie prendre le dessus. Pour ma part, si j’avais dû m’arrêter à ça, je n’aurais jamais entamé ma reprise d’études. C’est aussi une façon de se dire qu’on peut y arriver et faire un pied de nez à la maladie. Alors ce n’est pas facile tous les jours, et il faut prendre sur soi mais ça vaut aussi la peine de reprendre sa vie en main pour réaliser ses projets.


Toutes les maladies ne se voient pas, alors ne jugez pas toujours les personnes sur leur comportement …


Petit récap des symptômes pour tous les collègues de personnes souffrant hypothyroïdie :

- Impression de fonctionner plus lentement.

- Épuisement général.

- Troubles de la mémoire et de la concentration, parole plus lente.

- Ralentissement du rythme cardiaque.

- Constipation.

- Déprime voire dépression, irritabilité et instabilité, baisse de la libido.

- Prise de poids malgré un faible appétit.

- Peau sèche qui jaunit, cheveux secs et ongles cassants, frilosité.

- Syndrome du canal carpien, fourmillements, tremblements légers mais quasi permanents, gonflement du visage.


 
 
 

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